Voici le profil de l'apprenant Maverick âgé de 11 ans que j'ai coaché lors de soutiens scolaires réguliers. 

Tout au long de mon cursus, j'ai eu l'occasion de découvrir de nombreux pédagogues et d'apprendre plusieurs méthodes pédagogiques. Il est intéressant de puiser dans différentes ressources pour construire sa propre pédagogie. Voici cinq pédagogues qui m'ont inspirée.

1) Catherine Gueguen, pédiatre spécialisée dans le soutien à la parentalité, formée en haptonomie et en communication non violente

• Neurosciences affectives et sociales ; on sait exactement ce qu'il faudrait faire pour que l'enfant se développe bien et l'institutrice joue un rôle fondamental dans le développement de l'être humain. 

• Aucune punition ! Punir l'enfant c'est le maltraiter émotionnellement. Les punitions c'est terrible pour le cerveau car elles abîment la partie qui nous rend pleinement humain. Il faut simplement rappeler la règle à l'enfant.

• Communication non violente : paroles valorisantes et bienveillantes de l'institutrice envers tous. 
  

• Eduquer avec bienveillance permettra de développer les compétences relationnelles et émotionnelles de l'enfant mais aussi de développer ses capacités intellectuelles. 

• Une relation empathique, aimante est la condition pour permettre au cerveau d'évoluer de manière optimale. L'enfant est alors capable de déployer toutes ses facultés affectives et intellectuelles. 

• Exprimer ses émotions, aimer coopérer, réfléchir, apprendre, découvrir. 
  

• Répondre aux besoins émotionnels de l'enfant.

2) Perrine Bigot, orthopédagogue 

• Développer l'estime de soi.

• Mettre en place des aménagements raisonnables pour répondre aux besoins des enfants et aux éventuels troubles de l'apprentissage.

• Importance du corps dans l'apprentissage.

• Développer et entraîner les fonctions exécutives.

• Travailler sur l'automatisation.

• Eviter le plus possible la double tâche.

• Développer la métacognition c'est-à-dire sortir de sa tête et voir ce qu'il se passe dans son cerveau, analyser les erreurs et voir que d'autres personnes font autrement.

• Importance du jeu car nous apprenons énormément en jouant. 

3) Pascale Toscani, maître de conférences en psychologie cognitive

• Concept de la plasticité cérébrale c'est-à-dire la capacité qu'a le cerveau de s'adapter en permanence à son environnement.

• Importance des neurosciences. 

• L'enfant a besoin que l'on croit en son potentiel intellectuel pour se développer.

• Accueillir les différences.

• Comprendre comment son cerveau fonctionne pour étayer sa façon d'apprendre.

• Mieux comprendre et mieux gérer le stress.

• Comprendre le fonctionnement de la mémoire.

• Satisfaire les besoins du cerveau qui apprend.

4) Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France 

• Importance de l'attention définie par Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, auteurs de la pédagogie positive, comme le mouvement cérébral qui va nous permettre d’orienter notre action en fonction d’un objectif, d’un centre d’intérêt… Grâce à elle, nous captons, par nos cinq sens, les différentes informations en provenance soit de notre environnement, soit de notre ressenti émotionnel ou psychologique. Monsieur Dehaene ajoute que l'attention sert à sélectionner les informations et faciliter ainsi l'apprentissage. La tâche de l'enseignant est de canaliser et captiver, à chaque instant, l'attention de l'enfant. Pour cela, l'enseignante doit utiliser du matériel pédagogique attrayant qui ne distrait pas pour autant l'enfant. Il faut éviter de mettre les enfants en double tâche. Stanislas Dehaene propose quelques activités qui participent au renforcement des capacités d'attention : la méditation, l'entraînement de la motricité fine ou encore la pratique d'un instrument de musique.

• L'engagement actif de l'apprenant. Stanislas Dehaene écrit "Un organisme passif n’apprend pas. L’apprentissage est optimal lorsque l’enfant alterne apprentissage et test répété de ses connaissances. Cela permet à l’enfant d’apprendre à savoir quand il ne sait pas." L'institutrice doit donner envie et motiver l'enfant de participer et de réaliser l'action. Cette envie est déclenchée quand l'activité lui plaît, qu'elle importe pour lui, qu'il y voit un intérêt personnel. 

• Le retour d'information immédiat sur l'action en cours constitutif de l'apprentissage. Plus le retour est proche dans le temps de l'erreur et plus l'action auto-corrective sera intégrée. Les erreurs sont positives et sources d'apprentissage. L'institutrice doit rappeler à l'enfant qu'elles sont normales car elles font partie du processus d'apprentissage. Encore une fois, l'enseignante doit motiver positivement et stimuler l'apprentissage grâce aux encouragements, le pousser à oser.

• L'automatisation des apprentissages est le fait de passer de l'explicite vers l'implicite. Lors d'un nouvel apprentissage, le cerveau a recours à un traitement explicite, à une situation concrète. Le point culminant de l'apprentissage est ce transfert de l'explicite vers l'implicite, il libère de l'espace dans le cortex préfrontal afin d'absorber de nouveaux apprentissages. Dans cette phase de répétition et de consolidation, monsieur Dehaene insiste sur le rôle joué par le sommeil. Après une période d'apprentissage, une période de sommeil améliore : la mémoire, la généralisation et la découverte des régularités. D'ailleurs, l'amélioration du sommeil peut être une intervention efficace pour remédier à des troubles de l'apprentissage.

5) Olivier Houdé, psychologue et professeur de psychologie du développement

• Etude des mécanismes du développement et de l'apprentissage.

• L'enseignement repose sur le fait qu'il faut accumuler et activer des fonctions cognitives. 

• Les erreurs sont aussi importantes que les réussites c'est grâce à celles-ci que l'on observe le progrès.

• Comprendre le fonctionnement de son cerveau et l'interaction de celui-ci avec les apprentissages.

• Gérer ses émotions. 

• Apprendre à raisonner.

Je sors grandie de cette expérience. Comme je l’ai déjà expliqué dans les analyses réflexives post-séance, je suis fière d’avoir pu lui offrir des outils et des méthodes d’apprentissage adaptés à ses besoins et d’avoir su adapter ma pédagogie à sa manière de réfléchir et d’apprendre. En effet, c’est enrichissant de pouvoir accorder son attention et son énergie avec un seul et même enfant. C’est une très belle mise en pratique de la différenciation. Idéalement, cet accompagnement individuel devrait se faire dans une classe de vingt enfants, mais même très motivée, je pense que c’est bien moins évident !

Grâce à ce coaching, j’ai appris énormément sur moi et sur les méthodes pédagogiques que je voudrais développer lors de ma future carrière. J’ai apprécié la relation de partage, d’écoute, de bienveillance et de confiance aussi bien avec Maverick qu’avec ses parents. Tout au long de ce coaching, je n’ai eu que des retours positifs de la part de la maman de Maverick qui appréciait ma pédagogie, celle-ci étant vraiment adaptée aux besoins de son enfant, c’est extrêmement valorisant.

Cela m’a aussi confirmé que la relation parent-enseignant est ultra importante dans l’accompagnement des troubles d’un enfant. Cette relation doit être basée sur l’écoute mutuelle et la confiance.

Ce soutien, je le souhaitais, j’ai d’ailleurs suivi et réussi une formation en septembre 2019 via « MY SHERPA » basée à Bruxelles. En plus de Maverick, j’ai accompagné deux enfants dyscalculiques ; un garçon de première année et une fille de troisième année primaire. Un autre coaching m’attend en juillet avec une fillette de deuxième primaire pour une remise à niveau et des troubles de concentration.

Dixième heure de coaching ! Vous pourriez croire que c'est la dernière heure ... Eh bien pas tout à fait, parce que la maman et Maverick souhaitent cet accompagnement jusqu'à la fin de l'année scolaire !

Observations et interventions

• Petit rituel : Maverick dessine / écrit son émotion du jour. 
  
  
• Vérification du journal de classe : les devoirs ne sont pas encore terminés.
  
  
• Première activité : nous commençons par réaliser les différents devoirs. Toujours en respectant la méthodologie expliquée précédemment.
  
  
• Deuxième activité : Maverick avait envie de passer une ceinture de compétences sur les tables de multiplication de 2 - 5 - 10 - 3 - 6 - 9. Il commence par réaliser les exercices proposés en guise d'entraînement. Ensuite, je lui pose quelques calculs oralement avec un temps imparti. Finalement, il me montre un jeu sur les tables de multiplication et nous y jouons. De nouveau, Maverick est entré dans l'apprentissage parce que nous avons transformé un exercice de drill en un apprentissage ludique. 
  

  

   
  
• Petit rituel : Maverick dessine / écrit son émotion du jour après la séance.
  
  
• Ce que j'ai retenu / appris : Maverick explique oralement tout ce qu'il a appris ou retenu. Il me fait part également de ce qu'il a aimé. Il a trouvé ça chouette de pouvoir jouer avec les tables de multiplication ! Il se rend compte que c'est possible de rendre l'apprentissage ludique.
  

Pour la prochaine séance

• Vérifier le journal de classe.
  
  

Pratique réflexive

• Ces dix heures de coaching ont été extrêmement enrichissantes pour moi et je suis heureuse de pouvoir continuer l'aventure avec lui ! 
  
  

Déjà presque la fin ... neuvième heure de coaching !

Observations et interventions

• Petit rituel : Maverick dessine / écrit son émotion du jour. 
  
  
• Vérification du journal de classe : les devoirs sont presque terminés.
  
  
• Première activité : nous commençons par réaliser les différents devoirs. Toujours en respectant la méthodologie expliquée précédemment. 
  
  
• Deuxième activité : aujourd'hui, il nous reste une demi-heure pour travailler autre chose. Je décide donc de travailler l'inhibition cognitive ! Je lui explique d'abord ce que c'est et pourquoi il est important de l’entraîner. Il est très attentif et s'intéresse en me posant des questions. Nous faisons donc d'abord une partie de Dobble puis de ni Oui ni Non. Il adore ! A chaque partie de ni Oui ni Non, il a voulu se chronométrer pour dépasser son score et souligner ses efforts. 
  

             
  
  

• Petit rituel : Maverick dessine / écrit son émotion du jour après la séance.  
  
  
• Ce que j'ai retenu / appris : Maverick explique oralement tout ce qu'il a appris ou retenu. Il me fait part également de ce qu'il a aimé. Il a adoré les jeux et s'est vite rendu compte que c'était important pour son cerveau (performance du chronomètre au jeu ni Oui ni Non).
  

Pour la prochaine séance

• Vérifier le journal de classe.
  
  

Pratique réflexive

• Toujours très enrichissant, j'ai même pu lui faire travailler les fonctions exécutives ! C'est vraiment chouette car je sens qu'il accroche bien à notre manière de travailler ensemble. La maman est ravie du chemin que je parcoure avec lui !